Le chômage se stabilise dans les économies industrialisées et augmente ailleurs

Pour des millions de jeunes dans le monde, trouver un emploi décent relève encore du parcours du combattant, surtout pour les demandeurs non-universitaires. Malgré une reprise hésitante et des indicateurs prometteurs, le taux de chômage peine à retrouver le statuquo d’avant crise, et reste tributaire des mouvements volatiles de la conjoncture économique, selon le rapport « Tendances mondiales de l’emploi des jeunes » publié jeudi dernier par l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Décryptage…

Les économies développées et le reste du monde

Si le taux de chômage des jeunes s’est stabilisé à 13% après une hausse continue de 2007 à 2010, il reste largement au-dessus des 11.7% affichés en amont de la crise des Subprimes. Une évolution encourageante qui ne concerne cependant que l’Union Européenne et les économies développées. En effet, d’autres contrées ont vu le nombre des jeunes chômeurs croître significativement, à l’image de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) qui subit de plein fouet les retombées socio-économiques des joutes géopolitiques actuelles. D’un autre côté, l’étude met en garde contre les taux d’abandon scolaires dans les pays à bas revenus, où « des millions de jeunes quittent l’école pour travailler quand ils sont encore trop jeunes ». Les prévisions ne sont guère réjouissantes : le rapport de l’OIT s’attend à une augmentation du taux de chômage en 2015, et souligne qu’il restera « obstinément élevé ».

L’investissement pour contrer la marginalisation

Selon Aziz Berar Awad, directrice du département des politiques de l’emploi de l’OIT, la transition des jeunes vers la vie active reste semée d’embûches, et souffre notamment de l’inadéquation chronique des compétences des jeunes avec les besoins réels du marché de l’emploi. « Il est temps d’intensifier notre action pour soutenir les jeunes », déclare Berar Awad. Pour redresser la tendance, l’Organisation Internationale du Travail mise sur le « Programme de développement durable pour 2030 », qui vise à mobiliser un « surcroît d’investissement mondial » pour pallier les carences macroéconomiques engendrées par la crise et favoriser l’éclosion de sociétés plus inclusives et moins sujettes aux marginalisations.